HOME SWEET HOME
Kayo et Youyou se rencontrent à l’âge de 17 ans... en pleine époque punk.
Ils se perdent de vue et se retrouvent plus de 20 ans plus tard.
Malgré le saut des époques, ils vivent à nouveau ensemble ce qui appartenait au passé.
Ils oublient parfois qu’ils sont devenus adultes, qu’ils ont chacun des enfants et que le monde qui les entoure n’est plus le même.
Les nuits sont parfois longues et animées. Surtout lorsque Shief, un vieil ami zairo-americain, fils de pasteur catholique protestant, est de passage à la maison. Journaliste retraité, ses histoires vécues de par le monde immobilisent les aiguilles de l’horloge.
Kayo et youyou ne s’en soucient guère, tant que l’air est hydraté...
A 7h, c’est l’heure du réveil pour aller à l’école. La montre-réveil de Flupke sonne et enrichit l’orchestre cacophonique constant de cette maison... entre le journal télévisé d’une chaine américaine, les cris d’animaux (grand hobby de Shief), le chamaillement des chiens, les vinyles rock du Velvet aux Clash, les disputes absurdes du couple infernal...etc...etc
Le haut taux de décibels ne dérange que le père de Youyou lorsqu’ils vivent ensemble dans la maison familiale. Mais c’est différent quand Youyou et Flupke s’installent dans l’appartement de Kayo. Les plaintes du voisinage se multiplient... au point que presque tous se mobilisent contre leur présence dans l’immeuble.
Il ne faut pas longtemps pour que cette famille, décalée de la norme aux environs, soit exclue des lieux par la force.
Alors pour chacun c’est le début d’une chute profonde...
J’arrête mon travail photographique à cette période.
La dernière photo de cette série, « descente aux enfers », est aussi la dernière que j’ai prise.
Mais dans toute pénombre...une lumière brille...infiniment petite soit-elle.