.Abattoir.
Photographier les activités d’un abattoir ne fut pas un désir profond. On me commandait à l’école un reportage au choix et j’y avais l’accès facile.
Je n’avais pas réfléchis à ce qui m’y attendait.
Tout ce que j’avais préparé était trois pellicules.
Sachant que ce n’y serait pas joyeux, la surprise fut de taille.
J’aime la vie.
La mort ne me fait pas peur mais ce lieu renferme d’innombrables âmes volées. Et cela se sent. Beaucoup d’ouvriers se forcent d’en rire. Dépecer toute la journée, toute la semaine, toute l’année n’est pas une chose facile. Certains ont bonne conscience, ils entretiennent la chaîne alimentaire et grâce à cet emploi ils nourrissent leur famille. D’autres l’ont plus dur à vivre, le cœur ouvert ils participent à une chaîne meurtrière.
Quel que soit le parti que l’on prend, on ne peut nier les manœuvres néfastes de cette façon de tuer, qui se répercutent sur notre équilibre personnel.
Khalil Gibran décrit dans « Le prophète » l’acte de tuer pour manger.
Ce sont mes premières photographies qui ont été remarquées, elles ont fait l’objet d’une publication dans le Victor (magazine hebdomadaire du journal le Soir) et d’une exposition a la galerie 43, rue des chartreux ainsi qu’au cinéma Nova à Bruxelles.